Fraîchement débarqué en ville, William avait bien besoin d'un endroit où se poser avant de songer à s'établir dans cette ville en tant qu'avocat. Les chambres d'hôtel, même les plus miteuses, étaient bien au-dessus de ses moyens et il se demandait vraiment comment il allait s'en tirer. Vivre sans le sou, ce n'était pas une situation à laquelle il avait pensé être confronté un jour.
Il n'avait que de maigres économies, ce qu'il avait pu sauver des dettes héritées de son père... pour le reste, il allait devoir se débrouiller pour survivre, mais il avait entendu dire que les opportunités ne manquaient pas à Karandras. L'ennui, c'est que les soucis ne manquaient pas non plus.
Il arriva donc, élégament habillé comme à son habitude, à l'Immo Casa, agence immobilière réputée puisqu'elle était unique à Karandras. Cette situation de monopole devait rapporter pas mal au propriétaire, et s'il n'y avait pas d'autres agences, c'est qu'il devait être difficile de les concurrencer... c'est probablement grâce à cette absence de concurrence que l'agence se permettait de proposer des prix aussi élevés. Maudits profiteurs capitalistes...
- Puis-je vous aider, monsieur ? lui demanda la première personne qui le croisa, un certain sourire au lèvre. Peut-être le type pensait-il que vu sa manière de présenter, William pourrait certainement être un gros acheteur... mais l'habit ne fait pas le moine, comme on dit.
- Oui, répondit-il, je cherche un appartement à louer en ville... à bas prix, si possible. Le plus bas que je puisse trouver...
Comme ça, c'était clair qu'il n'avait pas vraiment le choix et les moyens. L'agent immobilier parut légèrement étonné, et un peu déçu.
- Je dois avoir ce qu'il vous faut... un appartement en banlieue. C'est pas vraiment le luxe mais on trouve difficilement moins cher... 300 dollars par mois.
William réfléchit rapidement. Il n'avait aucun revenu, mais devrait pouvoir se débrouiller pour payer ça tous les mois. Quand on avait vécu sur l'or toute sa jeunesse, trois cent dollars ne représentait pratiquement rien... pourtant, aujourd'hui, compte-tenu de ses finances c'était assez considérable. Mais il n'avait guère le choix.
- Ce sera parfait, répondit-il.
Ainsi, l'affaire fut conclue... et William Walston devint le locataire d'un appartement miteux situé dans la banlieue de Karandras, dans les quartiers européens.